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Marshall Eriksen est plus drôle que Barney Stinson

In Le home cinema, Vlameth Brevada on 18 octobre 2011 at 00:54

par Vlameth Brevada

Avec ce titre, je sais que je dérange. Je sais que certains ont déjà éteint leur ordinateur et supprimé ce blog de leurs favoris. Mais j’ai pas peur de le dire: Barney n’est pas le mec le plus drôle du monde. Et tant pis pour les conséquences.

Marshall 1 - Barney 0

Le choix du sujet de cet article peut interpeller, et moi-même, avant ce week-end, je ne m’étais jamais dit « Mais comment je kifferais d’écrire un truc sur ce fat fuck de Marshall Eriksen! » Mais voilà, samedi soir, en affichant ma préférence -non sexuelle-  pour le gros Marshall juste avant qu’on ne nous serve les entrées, j’ai senti que je venais de lâcher une bombe, et que les rouleaux de printemps qu’on nous apportait n’auraient plus jamais la même saveur. Plus jamais. Et c’est là que tout a basculé.

« – Attends, mais t’es pas bien? Marshall, il est sympa, ok. Mais Barney… je veux dire, Barney quoi! »

« – Non, non, c’est Barney le meilleur, il a trop la classe. »

« – Et le coup des costards? Rhôô, c’est trop bon le coup des costards. »

Devant tant d’arguments, je me suis vite senti démuni. Vite, prépare une riposte, travaille ta défense, mets en marche toute ta mauvaise foi et tes compétences démagogiques pour répondre à ces infâmes. Mais mes travers de porc étaient arrivés, et les travers de porc, c’est pas très bon quand c’est froid. Enfin, c’est pas trop les travers de porc le problème, c’est plutôt le riz, qui lui, quand il est froid, devient tout pâteux, et comme les travers de porc, ça se mange avec du riz, bah… Fin de la discussion, donc. Bon appétit.

Ce n’est que plus tard, devant des penne au parmesan très exactement, que les démons du soir m’ont rattrapé: mais pourquoi ai-je dit un truc aussi énorme? Et puis au fur et à mesure que mon assiette se vidait, me repassant des extraits en tête, les baffes de Marshall par-ci, Barney et sa bibliothèque de pornos par-là, une lente montée d’auto-satisfaction me saisit, puisque mes rires intérieurs étaient souvent plus prononcés à la pensée du gros que du mince. Le sourire intérieur, c’est l’impression d’avoir une énorme banane quand on pense à un truc marrant, alors que notre dignité et notre besoin de ne pas passer pour un abruti nous permet de proposer à autrui un visage tout à fait neutre et sérieux. Mais pendant ce temps-là, ça se gondole sévère sous la marmite.

A ce stade de l’article, et au vu de l’urgence de la problématique du jour, je me dois de répondre à la question que tout le monde se pose: s’il n’y a vraiment que du parmesan sur ses penne, n’était-ce pas un peu étouffant? Ce à quoi je répondrai que j’avais bien entendu allongé mon assiette d’un trait d’huile d’olive. Sel, poivre, et terminé.

J’en arrive enfin au sujet du jour. Rassurez-vous, ce sera vite fait. Premièrement, Barney n’est pas Barney, c’est Dr Doogie, un point c’est tout. J’ai encore du mal à voir autre chose qu’un médecin surdoué chez ce garçon.

Ah mais oui, y'avait aussi son pote neuneu, qu'est-ce qu'il était con!

Ensuite, ce qui fait fonctionner le personnage de Barney, c’est son côté « no limit ». Avec lui, tout peut arriver, quitte même à donner une note quasi-fantastique à certains détails, comme par exemple sa capacité surnaturelle à toujours arborer un sourire narquois et la main sur le nœud de cravate sur les photos, même quand on le prend de dos ou en pyjama. Il pourrait marcher sur la lune que cela ne serait pas si étonnant. Et cette no-limit attitude est justement la limite de son potentiel comique. Puisqu’il peut tout se permettre, et que la surenchère ne s’arrête jamais, peut-il encore nous surprendre? Il suffit d’imaginer la chose la plus incroyable qu’il puisse faire, et banco, la voilà à l’écran. Trop fastoche. Ca marchait parfaitement au début, et c’est ce qui a fait -à juste titre- de Barney le laugh-symbol qu’il est. Mais maintenant que le public et la série forment un vieux couple, à coups d’épisodes distribués au kilo sur la TNT, difficile de surprendre. C’est comme quand votre nouvelle copine découvre que vous avez un penchant pour le latex: au début, ça la fait marrer, et puis à force, la flamme de la surprise s’éteint, et elle vous réclame rapidement en caleçon à carreaux. Au contraire, Marshall avait tout pour être le personnage chiant qui gâche la série: il est gentil, il est en couple et il est avocat. Et au final, bah il nous fait loler, le gros. D’abord, il a ce je ne sais quoi que les autres n’ont pas, et qu’on pourrait appeler une bonne gueule. Il lui suffit de sourire bêtement pour être drôle, quoi. Ensuite, sa corpulence lui permet de faire marrer par le simple revêtement d’un pyja-court. Certes me direz-vous, qui ne prêterait pas à rire en enfilant un pyja-court? En d’autres termes, son corps est une blague: vérifiez par vous-même. Il bénéficie aussi d’une grande réussite scénaristique: être le mari idéal (du point de vue tout à fait personnel de sa meuf en tout cas) ne l’empêche pas d’être drôle. Les scènes de couple sont souvent très marrantes, chose assez rare dans les séries comme ailleurs. Mais surtout, puisqu’il est si gentil, si honnête, si plan-plan, à l’inverse de Barney, il peut encore nous sidérer par des répliques inattendues, ou par ses accès passagers de méchanceté. Suivant cette logique, cet introverti atteint le top de son talent lorsqu’il prend la place de l’extraverti qu’il n’est pas, et quand il se retrouve au centre de tous les regards. Sa sortie de bureau en fanfare dans le dernier épisode de la saison 5, pour fêter son départ vers le lit nuptial qui doit le voir concevoir un enfant le jour même, en est le symbole. Alors qu’il est censé garder ce secret pour lui, il annonce à la terre entière que c’est ce soir que ça va se passer.  C’est peut-être ce moment que je qualifierai de plus drôle de la série. Et ce sont donc tous ces éléments, votre Honneur, qui me forcent à dire que Marshall Eriksen est plus drôle que Barney Stinson. Leur trajectoire est d’ailleurs comparable à celles de Ross et Joey: au début, Ross est plutôt pénible et plan-plan, et Joey, à la manière de Barney, est no-limit en matière de connerie. Mais ce potentiel va s’épuiser, rendant les vannes liées à sa bétise stéréotypées, alors que Ross va émerger en nous surprenant par son freak-power, un peu comme Marshall à chaque fois qu’il prend son envol.

Pour vous prouver à quel point mon raisonnement tient la route, voici un sondage établi par l’un des sites-référence en matière de pucelle à appareil dentaire, purefans.com, qui vient confirmer la suprématie de Marshall Eriksen chez les fans (de moins de 15 ans, certes) de How I met your mother. Si après ça, vous n’êtes pas convaincus…